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marine de Zembra constitue un sanctuaire authentique pour Patella ferruginea dans
la zone la plus orientale de la Méditerranée Occidentale et qu’elle constitue
probablement le foyer reproducteur qui permet de maintenir la présence de
spécimens dans toute la zone du Canal de Sicile (îles Egadi, île de Pantelleria et
Cap Bon). Les courants superficiels coulent de l’ouest en est parallèlement à la côte
nord-africaine depuis l’ouest de l’Algérie jusqu’au Canal de Sicile (Arnone et al.,
1990 ; Perkins & Pistek, 1990 ; Robinson et al., 2001) et seraient responsables du
transport des larves produites à Zembra jusqu’aux îles Egadi, à l’île de Pantelleria et
au Cap Bon. Des études génétiques pourraient confirmer cette hypothèse.
D’un autre côté, la distribution de Patella ferruginea, présente tout le long du littoral
de l’Archipel de Zembra, montre que l’espèce est moins abondante dans la zone
sud, comme l’ont souligné Limam et al. (2004). Toutefois, ces auteurs, indiquaient
que la population de l’île de Zembretta était moins abondante que celle de Zembra,
justifié par un habitat non approprié pour l’espèce à Zembretta. Toutefois, les
résultats obtenus dans la présente étude indiquent que la densité et l’état de santé
de la population de Zembretta est similaire à celle de Zembra (densité de 2,21 contre
2,8 ind./m à Zembra, Tabl. 3) avec une distribution de tailles similaire et non
significativement distincte de celle de Zembra (test SIMPROF). Cette différence entre
les deux études peut être attribuée au fait que Limam et al. (2004) ont considéré un
seul point de prospection dans la zone sud de Zembretta avec neuf réplicats de 0,16
m², alors que dans la présente étude, 10 transects, répartis sur tout le périmètre de
l’île (zone sud, nord et ouest), ont été établis, ce qui a donné une image plus proche
de la réalité.
Le statut de protection de Zembra en tant que réserve marine depuis 1973,
considérée comme réserve de biosphère depuis 1977 par l’UNESCO, parait être le
facteur responsable de la récupération et la tendance positive de la population de
Patella ferruginea observée si l’on compare les données issues des différentes
études réalisées en 1986 (Boudouresque & Laborel-Deguen, 1986), en 2003 (Limam
et al., 2004) et en 2009 (présente étude). Cette tendance positive se traduit par un
accroissement significatif, depuis 1986, aussi bien de la densité que de la taille
moyenne. On rappellera que le travail réalisé par Limam et al. (2004) s’est appuyé
sur des quadrats au lieu de transects linéaires, ce qui rend difficile d’établir des
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