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comparaisons. En effet, ces auteurs comparent leurs données avec ceux de
Boudouresque & Laborel-Deguen (1986), en considérant que ces derniers auteurs,
ont utilisé comme unité de mesure des quadrats de 2 m². Toutefois, le travail de
Boudouresque & Laborel-Deguen (1986) indique que ces auteurs ont utilisé des
transects linéaires de 2 m et non des quadrats. D’autre part, Limam et al. (2004)
n’ont pas spécifié si les quadrats étaient posés de manière aléatoire ou dans des
endroits où s’observaient des spécimens de Patella ferruginea. Par ailleurs, l’effort
d’échantillonnage était très différent selon les sites, avec des zones où un seul
quadrats a été utilisé et des zones avec 30 quadrats. Tout cela rend difficile
l’établissement de comparaisons directes avec ce travail, et plus particulièrement en
ce qui concerne les densités ; la taille moyenne n’est pas affectée par ces facteurs.

L’accroissement de la taille moyenne chez la population de Patella ferruginea sur
l’Archipel de Zembra est une illustration de l’effet Réserve. En effet, en rapport avec
sa typologie sexuelle (changement de sexe avec l’âge et donc la taille : mâle puis
femelle), Patella ferruginea est extrêmement vulnérable à la récolte, puisque
l’élimination des individus de grande taille, mature sexuellement (Espinosa et al.,
2006), et des femelles dans une proportion élevée pourrait conduire à un
effondrement du potentiel reproductif de l’espèce. Dans ce sens, les études les plus
récentes sur les pêcheries ont démontré que l’exploitation des femelles les plus
âgées et de grande taille peut avoir des répercussions disproportionnelles chez les
populations (Berkeley et al., 2004 ; Palumbi, 2004) et que la capture de patelles de
grande taille des populations sauvages peut être préjudiciable si ces spécimens
contribuent de manière importante dans l’effort reproducteur de ces populations
(Keough et al., 1993), comme pour le cas de Patella ferruginea (voir Espinosa et al.,
2006). Tant chez les poissons que chez les invertébrés, l’effet Réserve montre une
augmentation de la taille moyenne des individus (Edgar y Barrett, 1999). D’autre part,
le maintien des stocks à l’intérieur des aires de la réserve permet de générer de 10 à
150 fois plus du potentiel reproducteur que les zones assujetties à des activités de
récolte. Ainsi, ces zones se convertissent en sources de juvéniles pour des aires
distantes comme a été démontré chez l’espèce Cymbula oculus (Branch et
Odendaal, 2003). L’accroissement de la taille moyenne depuis 1986 jusqu’à 2009 a
pu permettre un équilibre du sex-ratio et un potentiel reproducteur élevé chez la
population.

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