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1997 ; Templado, 2001 ; Templado et al., 2004) ; les seules populations qui se
maintiennent aujourd’hui se trouvent sur l’île d’Alboran (Paracuellos et al., 2003),
Sebta (Guerra-García et al., 2004a ; Espinosa et al., 2009a), Melilla et les îles
Chafarines (obs. per. ; Templado et al., 2004 ; Guallart et al., 2006). En conclusion,
on peut confirmer que P. ferruginea a entièrement disparu des côtes continentales
européennes, excepté la population de la baie d’Algésiras (Espinosa et al., 2005) et
les petits noyaux recensés sur le littoral andalous (cf. Moreno & Arroyo, 2008). Au
total, le nombre de spécimens que ces auteurs ont rapportés pour la Péninsule
Ibérique ne dépasse pas 700 individus, auxquels s’ajoutent 364 exemplaires
recensés sur l’Île d’Alboran en 2007.
L’habitat de l’espèce ne semble pas bien défini ; Pérès & Picard (1964) l’ont inféodée
à l’étage médiolittoral supérieur des côtes rocheuses, alors que Biagi & Poli (1986) la
situent dans l’étage supralittoral. D’un autre côté, peu d’études ont porté sur la
caractérisation de l’habitat où vit l’espèce ainsi que les relations qui existent entre
l’espèce et son habitat. Toutefois, P. ferruginea a été associée à la ceinture (horizon)
de Chthamalus stellatus (Poli, 1795 ; Doneddu & Manunza, 1992), au lichen
Verrucaria symbalana Nylander (Biagi & Poli, 1986) et, sur le plan trophique, à
l’espèce Ralfsia verrucosa (Areschoug), aux Cyanophycées épilithique et à Rissoella
verruculosa (Bertoloni) (Laborel-Deguen & Laborel, 1991b). Traditionnellement, la
présence de l’espèce est associée à des eaux propres, battues y bien oxygénées
(Aversano, 1986 ; Laborel-Deguen & Laborel 1991b ; Porcheddu & Milella, 1991).
Elle est très sensible à l’augmentation de la turbidité et à la diminution des niveaux
d’oxygène dans la colonne d’eau. C’est aussi l’espèce de Patelles la moins tolérante
à la contamination (Espinosa et al., 2007). Paradoxalement, les densités les plus
élevées du littoral de Sebta, observées à l’intérieur de l’enceinte du port (Guerra-
García et al., 2004a, b), trouvent leur explication dans les particularités
(hydrodynamisme fort et renouvellement accru de la colonne d’eau) que présentent
ce port par rapport aux ports conventionnels (cf. Guerra-García & García-Gómez,
2005).
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