Page 7 - MICHAUXetal1996
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MULOT OUEST-MEDITERRANÉEN : VARIATIONS GÉNÉTIQUES, MORPHOLOGIQUES  199

3.37 1.80 l.l l  1.47 0.88 0.3-' O. 16    Numtros des sllça  Nombn:      DISCUSSION
                                                             d'animau1
1----1-----1··---l----1·--1··~-·+ (6 % )  illi...!!!h..ll                l. Structure génétique des Mulots d'Europe de
                                          FS                 2, s. l, l      l' ouest
                     F
                 -·  L--=-==-~            F7                 l, l           Sur le pian génétique, nos résultats permettent
                     ____[ ____                              1, )        de rattacher les populations de Catalogne espa-
                                          Fl                             gnole au groupe « ouest européen » tel que nous
                   _l_c                   FS                             l'avons défini et qui comprend notamment les
                                          Fl                             Mulots de France, de Belgique, d' Allemagne, de
                 [_- --- _______________  FS                             Grande-Bretagne et de Scandinavie, à l 'exclusion
                                          FS                             des animaux italiens et corses (Michaux et al.,
                                          F6                             1996). Pour ce Rongeur, les Pyrénées ne joue-
                                          F4                             raient donc pas le role de barrière biogéographi-
                                          Fl                             que camme c'est le cas de la chalne alpine. A
                                          F4                             l'est, le piémont pyrénéen montre des reliefs re-
                                          B I,Bl, FI,E l                 lativement peu escarpés et très densément boisés
                                          F6                             (maquis ou forèts de chènes sclérophylles sur les
                                          Bl                             pentes, hètraies en altitude), permettant ainsi de
                                          B I, B 2                       nombreux contacts entre les faunes forestières de
                                          Bl                             la Péninsule Ibérique et de la France. La grande
                                                                         ressemblance génétique et morphologique de
                                          F)                             toutes les populations ouest-européennes pourrait
                                                                         s'expliquer par une recolonisation post-glaciaire
                                          F6                             de l' ouest et du nord de l'Europe, à partir de
                                          F6                             populations-refuges situées dans le sud de la
                                          F 6, E l                       France ou dans la Péninsule Ibérique. Cette hypo-
                                          Fl                             thèse rejoint celles formulées pour expliquer la
                                          Fl                             dispersian d' autres espèces de vertébrés comme
                                          FS                             l' Ours brun (Ursus arctos) (Taberlet & Bouvet,
                                          Fl                             1994), les Musaraignes Sorex araneus et S. coro-
                                          Fl                             natus (Taberlet et al., 1994) et les Mésanges
                                          F9                             bleues (Parus caeruleus) (Taberlet et al., 1992).
                                          F9
                                          F9                                Au niveau de leur ADN mitochondrial, les ani-
                                          F9                             maux de Sicile sont nettement différenciés de tous
                                          El                             les autres groupes européens étudiés. Ils sont éga-
                                          El                             lement différents des Mulots d'Afrique du Nord
                                          FS                             (Tunisie), ce qui justifie leur maintien dans une
                                          E l, El                        sous-espèce distincte : A. s. dichrurus (Michaux
                                          Fl                             et al., soumis). La question de leur origine n'est
                                          Fl                             cependant pas résolue.
                                          El
                                                                            Sur le pian morphométrique, les Mulots de Si-
1-------l----1----,----1---1---1 (~ %}                                   cile sont semblables à ceux d'Italie péninsulaire
                                                                         et de Sardaigne, ce que Sara et Casamento (1995)
J.SS 1.80 l. IJ 1."7 0.88 O.J.i 0.16                                     avaient déjà mis en évidence. Ils concluaient ce-
                                                                         pendant à une proximité plus importante avec les
Fig. 4. - Dendrogramme UPGMA et répartition par                          animaux de Sardaigne qu 'avec ceux d'Italie conti-
localité des 37 patrons de restriction de l' ADN mito-                   nentale.
chondrial. La divergence de séquence de nucléotides
(d %) a été calculée selon Nei et Li (1979). Le nombre                   2. Gigantisme insulaire
d 'animaux observés pour chaque patron de restriction
est également représenté.

UPGMA cluster analysis dendrogram and geographical
distribution of the 37 mtDNA identified clones. Nucleo-
ride sequence divergence (d o/o ) is calculated according
to Nei & Li (1979 ). The number of animals observed
for each restriction pattern is a/so represented.

gement inférieures aux valeurs communément ob-                              Pour certains auteurs (Orsini & Cheylan, 1988;
servées entre sous-espèces qui sont de l'ordre de                        Libois et al., 1993), les Mulots de Corse montrent
4 à 5 %. Entre espèces différentes, la divergence                        un accroissement de la taille corporelle. Cepen-
génétique atteint des valeurs de 9 à 12% (Tegels-                        dant, les points de comparaison qu'ils ont utilisés,
trom & Jaarola, 1989; Ferris et al. , 1983 a).                           situés en France continentale, n'étaient pas adé-
                                                                         quats puisque nous avons montré que les Mulots
                                                                         corses appartiennent à un ensemble génétique dif-
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